mercredi 30 août 2023

Enuma Elis : de la structure mathématique du texte au symbolisme ésotérique.

Je reprends un nouveau chapitre pour mieux structurer l'analyse, à force d'ajouts, la clarté s'éloigne, en particulier la distinction entre le système mathématique structurant le texte et son extrapolation ésotérique figurée par une liste d'appellations numériques de différents dieux.

Aparté sur cet ésotérisme:

Selon moi cet ésotérisme, découlant du procédé cunéiforme, a pour but d'établir des relations symboliques dans les rituels, comme celles des dimensions d'un temple avec sa divinité ou des éléments culturels, 12 pour le cycle annuel par exemple.

Pas d'élément maléfique avec 666 qui est plutôt l'aspect mathématique de l'affaire, symbolisant le savoir du père EA transmis à son fils, en tant que carré de l'hypoténuse, sauf comme en tout temps l'interprétation dans l'esprit des radicaux qui collent le symbole du lettré à une réalité primaire obscurantiste.

Le meilleur exemple ici est la tour de Babel (la ziggurat de Babylone) dont l'analogie avec les 7 tablettes de l'Enuma Elis est frappante , son septième étage étant le temple haut du roi des dieux, Marduk, renvoyant à sa glorification dans la septième tablette.

J.Vicari ("La tour de Babel", publication  "Que sais-je"), explique que les dimensions, en coudées, des 6 premiers étages sont connues par la tablette dite de "l'esagil". Il nous dit que la largeur du temple haut, le septième étage, est connu par un autre texte, elle est de 30 coudées.
Le texte indiquant que le profil de la tour étant de 1 IKU , identique à son empreinte au sol (180x180 soit 120x120, en grandes coudées  valant 3/2 des coudées ordinaires) il en déduit que la hauteur du temple haut est de 24 coudées.
L'idéogramme désignant le temple haut BARA2 étant carré, j'en déduis un volume 30x30x24 = 21600.

Selon le système ésotérique décrit précédemment 2160x10 correspond à l'appellation numérique de ce dieu, le dieu 10, DINGIR 10.

Les autre étages se comprennent facilement puisque qu'une rampe menait les hommes au troisième étage d'une surface de 1 IKU:

6éme étage: le ciel haut, 42x48, périmètre = 180 soit 3 en base 60
5ème étage: le ciel bas 84x84 (84 en base 60 c'est 1,4 en base 10 soit V2 ) surface=2, le ciel  phonétiquement en cunéiforme akkadien AN s'écrit comme le duel 2.
4ème étage: l'atmosphère (LIL, saru) demeure du dieu ENLIL, prédécesseur de Marduk, 102x102
3ème étage : la terre, 120x120=IKU=4x3600 (3600 est l'idéogramme SAR2=ANKI l'univers), la moitié 2 en en haut et l'autre moitié 30 en bas (KUR=30), IGI2 = 30
2ème étage: l'ABZU, la nappe phréatique demeure du dieu EA, 156x156.
1er étage : l'En-bas, demeure de Nergal et la déesse Ereskigal, demeure des morts appelée KUR NU GI "pays sans retour", 180x180, soit un périmètre de 1 US
KUR GAL, pays grand en sumérien, désignant par métaphore les temples
HUR SAG GALAM MA, montagne bien agencée en sumérien, les ziggurat...........y a de quoi faire! 

On pourrait extrapoler sur le temple de Salomon dont la bible donne les dimensions, en base 60, sans faire d'analogie directe avec les appellations divines puisque elles découlent de rapports de calculs dans cette base.

Sommaire:

 Analyse récapitulative du texte:


  • le récit, genèse de l'univers à partir des eaux douces et salées, création des dieux, de l'homme, Babylone et sa tour, organisation du premier cycle annuel en 12 mois lunaires de 30 jours
  • Références culturelles et mythologiques
  • Jeux d'écriture cunéiforme, abondants...
  • Système mathématique (666)mettant en place le savoir des savant à travers la structure du texte (règles géométriques et trigonométrique comme une tarte 
    en 2 parts puis 4 ,8.. 
    en 3 parts puis 6, 12...l'année
    En 5 parts puis 10 ...jeux sur le nom 10 de Marduk, écrit AMAR-UTU
  • Système ésotérique proprement dit, corollaire de ce savoir mathématique, associant les principaux dieux aux fractions mises en œuvre/travaux de génie civil dans l'application de ces règles
Pour en savoir plus sur l'écriture cunéiforme, les jeux idéographiques et la représentation des fractions, on peut lire le manuel d'épigraphie akkadienne de R Labat (c'est plus ludique avec la version papier)
Sur le développement de l'écriture, J.J. Glassner, "Ecrire à Sumer"
Sur les mathématiques mésopotamiennes, Jens Hoyrup, "L'algèbre au temps de Babylone" (666 est un cas particulier non développé de la figure 31 page 78)